Mise à jour trimestrielle : 4ème trimestre 2024
L'année 2024 est derrière nous, et voici comment s'est déroulée la scène automobile pour les concessionnaires et les consommateurs canadiens à l'aube de l'année 2025.
Une autre année s'est écoulée, et 2024 a certainement été une année intéressante. Après la pandémie et les pénuries de puces et de véhicules qu'elle a entraînées, nous avons vu les choses commencer à se redresser en 2024 et à s'orienter vers une trajectoire plus stable.
La Banque du Canada a commencé l'année avec un taux d'intérêt de 5,0 %, ce qui a freiné les dépenses des consommateurs ; mais ce taux a commencé à baisser en septembre et, à la mi-décembre, il n'était plus que de 3,25 %. Mais le dollar canadien a également baissé par rapport au dollar américain et, en décembre, il fallait jusqu'à 1,44 dollar canadien pour acheter un billet vert américain.
De nombreux concessionnaires ont également dû faire face aux retombées de la cyberattaque de CDK Global au cours de l'été, ce qui a obligé certains magasins à revenir au papier et au stylo pour vendre des véhicules ou en assurer l'entretien. Enfin, l'actualité politique a été riche tant à Ottawa qu'à Washington, et il faudra attendre de voir les effets sur l'économie, le commerce et les droits de douane.
Les ventes de véhicules ont été fortes en janvier et février, puis au quatrième trimestre. Selon DesRosiers Automotive Consultants (DAC), la hausse des ventes en fin de mois s'explique par le fait que les acheteurs du Québec ont acheté des véhicules à émission zéro avant que la province ne réduise les rabais qui leur sont accordés.
Ventes de véhicules neufs au Canada
DAC rapporte que les ventes globales pour 2024 sont estimées à 1,86 million de véhicules, soit une hausse de 8,2 % par rapport aux 1,72 million de véhicules achetés en 2023. Ce chiffre est supérieur aux prévisions de nombreux experts, qui avaient prévu sur 1,77 million pour l'année.
Ce chiffre final est inférieur d'environ 180 000 véhicules au sommet atteint en 2017, même si DAC note que la population du Canada est passée de 36,7 à 41,5 millions d'habitants entre cette date et aujourd'hui.
Les dernières ventes provinciales disponibles datent de novembre 2024. L'Ontario est arrivé en tête ce mois-là avec 61 434 unités, suivi du Québec avec 39 686 véhicules. Viennent ensuite la Colombie-Britannique (17 918), l'Alberta (17 572), le Manitoba (4 511), la Saskatchewan (4 132), la Nouvelle-Écosse (3 689), le Nouveau-Brunswick (3 396), Terre-Neuve (2 597) et l'Île-du-Prince-Édouard (752).
Véhicules d'occasion canadiens
L'indice de rétention des véhicules d'occasion du Canadian Black Book (CBB) est basé sur la valeur moyenne de gros des véhicules de deux à six ans, exprimée en pourcentage du Prix de détail suggéré (PDSF) original. En décembre, l'indice était de 135,7 points, contre 136,2 en novembre ; d'une année sur l'autre, il a baissé de 7,6 %. CBB a déclaré que la baisse du marché de gros au quatrième trimestre de 2024 était principalement due à l'affaiblissement du dollar canadien et à l'augmentation de l'activité sur le marché de l'exportation.
Ce qui est recherché et ce qui est vendu
Début décembre, AutoTrader.ca a indiqué que les véhicules d'occasion les plus recherchés sur son site étaient, dans l'ordre, le Ford F-150, le Toyota RAV4, la Honda Civic, la BMW Série 3, la Porsche 911, la Ford Mustang, la Mercedes-Benz Classe C, le Honda CR-V, la Chevrolet Corvette et le Toyota Tacoma. Ce que les gens ont réellement acheté n'était pas aussi ambitieux. Le Ford F-150 et le Toyota RAV4 étaient également premier et deuxième sur la liste des véhicules les plus vendus, suivis dans l'ordre par le Ram 1500, la Honda Civic, le Ford Escape, la Toyota Corolla, le Nissan Rogue, le Hyundai Elantra et le Hyundai Tucson.
Le F-150 a été le véhicule le plus recherché dans la plupart des régions, sauf au Québec, où il a été devancé par la Honda Civic. Parmi toutes les recherches de véhicules effectuées au Canada sur AutoTrader.ca, 49 % concernaient des voitures, 40 % des VUS et 10 % des camions. Les recherches de VE ont augmenté de 9 % en 2024, mais elles ne représentaient que 8 % de l'ensemble des recherches de véhicules sur le site. Nombreux sont ceux qui, ayant d'abord pensé à un véhicule électrique, se tournent désormais vers les véhicules à essence et à électricité : 62 % des personnes qui envisagent d'acheter un véhicule électrique se tournent également vers les véhicules hybrides, et 60 % vers les véhicules hybrides rechargeables.
Bien que les chiffres pour l'ensemble de l'année ne soient pas encore disponibles, AutoTrader.ca a rapporté en juin que le prix moyen des voitures d'occasion était de 35 754 $, en baisse de 8,7 % d'une année sur l'autre, tandis que le prix moyen des voitures neuves était de 66 550 $, en baisse de 1,9 % par rapport à la même période en 2023.
Les gagnants et les perdants dans le tableau d'ensemble
Selon DesRosiers, la part de marché des ventes de véhicules neufs pour les camionnettes a atteint un nouveau record, grâce à la croissance des VUS, mais les voitures particulières ont reculé pour ne représenter que 13,4 % des ventes totales. Les VUS compacts et sous-compacts ont connu une croissance fulgurante, les VUS compacts sports se vendant à plus de 560 000 exemplaires. Le luxe a cependant été touché, avec des performances nettement inférieures « dues aux problèmes d'accessibilité financière qui sont apparus au premier plan ». Les véhicules électrifiés se sont également bien comportés, aidés par les ventes au Québec au quatrième trimestre, comme nous l'avons mentionné, ainsi que par un certain nombre de nouveaux véhicules hybrides rechargeables sur le marché.
M. DesRosiers a également noté ce qui suit :
- Le mois de mai a été le meilleur mois de ventes, un honneur qu'il n'a pas eu depuis 2019 ; mais dans l'ensemble, les ventes de mars à novembre sont restées pratiquement stables.
- General Motors a dominé le marché avec plus de 294 000 véhicules en 2024, en partie grâce aux ventes importantes de l'Equinox EV.
- Ford a augmenté de 16,2 % par rapport à 2023 et a également enregistré le plus grand gain de parts de marché pour 2024, avec une hausse de 1,1 %. Dans un communiqué de presse distinct, Ford Canada a déclaré avoir vendu 279 221 véhicules en 2024 ; et sa Série F a été la camionnette la plus vendue au Canada pour la 59e année consécutive, ainsi que le véhicule le plus vendu dans l'ensemble pendant 15 années consécutives.
- Parmi les marques à plus fort volume, Volkswagen a enregistré la plus forte hausse des ventes en pourcentage, soit 28,2 %.
- Subaru et Mazda ont également connu une forte croissance de leurs ventes, avec respectivement 23,8 % et 23,2 %.
Faits et chiffres sur l'industrie manufacturière
Dans un communiqué antérieur publié en décembre, M. DesRosiers a indiqué que la production de véhicules légers au Canada, au Mexique et aux États-Unis est demeurée stable en novembre, avec un total de 1,37 million d'unités, soit une baisse de 0,1 % par rapport à l'année précédente.
En novembre 2023, la répartition des véhicules était de 80,2 % pour les camions légers et de 19,8 % pour les voitures particulières ; mais en novembre 2024, les camions légers représentaient 82,6 % de la production, contre 17,4 % pour les voitures particulières.
En novembre 2024, la production américaine est restée stable, tandis qu'elle a augmenté de 7,5 % au Mexique et chuté de 18,6 % au Canada, principalement en raison du rééquipement des usines. Les États-Unis ont produit 65,2 % des véhicules nord-américains ce mois-là, contre 25,6 % pour le Mexique et 9,2 % pour le Canada.
Dans l'ensemble...
Bien qu'elle n'ait certainement pas établi de record, l'année 2024 s'est terminée mieux que ce que de nombreux analystes avaient prédit, et un gain de 8,2 % par rapport à 2023 après quelques années tumultueuses est un pas dans la bonne direction. Il y a toujours de l'incertitude quant à ce qu'une nouvelle année apportera, et celle-ci s'accompagnera de défis, notamment le drame politique attendu des deux côtés de la frontière, la diminution des remises sur les véhicules électriques et leur effet sur les ventes de véhicules zéro émission, l'inflation et l'accessibilité financière, et ce ne sont là que ceux que nous pouvons prédire. Bonne année à tous et soyez au rendez-vous dans trois mois pour une nouvelle mise à jour.