Bien des choses se sont produites au deuxième trimestre de 2024. Par exemple, en juin, la Banque du Canada a fait passer son taux de 5 % à 4,75 %, et d’autres baisses sont attendues. Certains clients étaient alors plus enclins à dépenser plus librement, mais des facteurs extérieurs ont freiné légèrement les ventes.
Selon DesRosiers, cela faisait 19 mois consécutifs, en cette fin de deuxième trimestre, que le marché canadien des véhicules neufs voyait ses ventes augmenter par rapport à la même période l’année précédente. En mai seulement, les Canadiens ont acheté 169 000 véhicules, marquant une augmentation de 9 000 véhicules depuis mai 2023.
Les ventes n’ont pratiquement pas bougé en juin (169 000 véhicules), et bien que ce nombre soit optimiste – étant donné que nous surmontons toujours les contrecoups de la pandémie –, personne ne veut voir le marché perdre son élan.
Il semble que cette situation soit liée à un fait marquant du secteur : les cyberattaques visant le fournisseur de logiciels destinés aux concessionnaires, CDK Global, qui ont écorché quelque 15 000 concessions au Canada et aux États-Unis.
Ajoutons que le Canadian Black Book signalait une baisse du prix de gros des véhicules au début juin, les prix des camions chutant de 37 % de plus que ceux des automobiles. Par ailleurs, la demande de véhicules pour l’encan a bondi au Canada et aux États-Unis vu le grand nombre de véhicules vendus par d’autres canaux que la vente aux enchères. Même si nous nous attendons à ce que les prix des véhicules d’occasion baissent encore un peu d’ici la fin de l’année, ils demeurent plus élevés qu’avant la pandémie, ce qui devrait être le cas jusqu’en 2026.
Prix et tendances de ventes
Les prévisions pour les ventes de véhicules neufs en 2024 se situent, selon la source, entre 1,77 et 1,9 million de véhicules. En 2023, les ventes s’élevaient à 1,7 million, un sommet en quatre ans, bien que le taux soit 7 % inférieur à la moyenne précédant la pandémie.
Certains fabricants d’automobiles déclarent leurs résultats, et c’est General Motors qui était en tête pour ce qui est du volume de ventes pendant le premier semestre de 2024, avec près de 141 000 véhicules neufs vendus. Volkswagen affichait cependant le plus haut gain par rapport à la même période l’année précédente : une hausse de 53,9 %, soit plus de 40 000 véhicules vendus. Subaru suivait de près, avec une augmentation de 43,4 % pour quelque 36 000 véhicules vendus.
Soulignons que le prix moyen des véhicules neufs environne les 66 400 $. Il s’agit d’une hausse d’environ 7 % depuis l’an dernier. La popularité grandissante de la catégorie des VUS premium chez les acheteurs – qui a atteint son plus haut niveau de ventes depuis des années – y est probablement pour quelque chose.
Comme nous l’avons mentionné, le prix au détail des véhicules d’occasion a baissé légèrement, et à la mi-juin 2024, le prix affiché moyen était de 33 900 $, selon le Canadian Black Book. En juin, les gros camions et les gros VUS ont vu leurs prix chuter, tandis que les véhicules sous-compacts étaient parmi ceux qui conservaient le mieux leur valeur. Toutefois, le prix des fourgonnettes commerciales compactes, comme Ford Transit Connect et Mercedes-Benz Metris, a augmenté. La raison? Peut-être la fin de leur production et les réserves possibles chez les concessionnaires.
Par quoi le marché canadien est-il stimulé?
Le taux de la Banque du Canada n’a peut-être pas baissé énormément, mais, dès que le coût des prêts a diminué, les acheteurs disposés en ont tout de même profité pour acheter un véhicule. Selon AutoTrader, la baisse des taux d’intérêt et la disponibilité accrue des véhicules ont incité de nombreux acheteurs à choisir un véhicule neuf plutôt qu’un modèle d’occasion. En outre, le nombre de plus en plus élevé d’échanges de véhicules a fait bondir le nombre de véhicules d’occasion, réduisant par le fait même leur prix global.
Qui achètent et que choisissent-ils?
Les nouveaux arrivants sont une importante source de ventes. Bien des concessionnaires sont proactifs lorsque vient le temps de les interpeller. En réalité, c’est environ 32 % des nouveaux arrivants qui achètent un véhicule dans le mois suivant leur entrée au Canada.
Ajoutons qu’un peu plus de la moitié des personnes de la génération Y (de 25 à 34 ans) est moins encline à acheter un véhicule en raison à la fois du coût d’emprunt et du coût de la vie. Pour les acheteurs des générations Y et Z, la technologie et la connectivité sont des facteurs importants dans le choix du véhicule. Même si presque tous les groupes d’âge font, dans une certaine mesure, leur recherche en ligne, les plus jeunes se fient davantage aux résultats obtenus et préfèrent utiliser au maximum les services en ligne, y compris pour le financement.
Au Canada, c’est toujours le Ford F-150 qui demeure le modèle le plus vendu, mais six véhicules sur dix sont un VUS, ce qui donne un nombre de ventes un peu plus élevé pour cette catégorie que celle des camions. Dans un autre ordre d’idée, c’est le Québec qui affichait le nombre le plus élevé d’immatriculations de véhicules à émission zéro au premier trimestre de 2024. Malgré une légère baisse du nombre de véhicules électriques à batterie vendus, les ventes de voitures hybrides rechargeables étaient en hausse. Mentionnons qu’il y a désormais plus de fabricants automobiles qui offrent des véhicules neufs rechargeables. Étant donné que 80 % des Canadiens vivent en ville, les immatriculations de véhicules à émission zéro constituent une petite part de marché, mais on s’attend à voir leur nombre augmenter.
À retenir
- La baisse des taux d’intérêt, la hausse du nombre de véhicules disponibles, les primes offertes, et le petit nombre de demandes toujours en attente permettent au marché automobile canadien de progresser.
- Les prix des véhicules neufs sont généralement plus élevés que l’an dernier. Ceux des véhicules d’occasion ont quant à eux baissé légèrement, mais sont toujours plus élevés qu’ils l’étaient avant la pandémie. On s’attend à ce qu’ils restent constants pour une ou deux années encore. Toutefois, le prix des véhicules neufs, lui, augmente, ce qui rend le marché des véhicules d’occasion plus attirant pour bien des acheteurs.
- La cyberattaque de CDK a affaibli les ventes à la fin du deuxième trimestre, mais on devrait constater une remontée au troisième trimestre.
- Les concessionnaires qui mettent de l’avant les recherches et le magasinage en ligne, et qui sollicitent de façon proactive les nouveaux arrivants, afficheront probablement les meilleurs résultats, tant pour les ventes de véhicules neufs que pour les ventes de véhicules d’occasion.